Mai : les cultures commencent à pousser |
Une terre qui devient aride
Nous avons vu dans le billet du 13 février que l’équilibre fragile de l’écosystème de
la Savane était menacé. Plusieurs raisons à cela : l'exploitation forestière extensive causée par la pression démographique (besoins en bois
pour faire la cuisine) mais aussi l'agriculture sur brulis (on brûle après récolte ce
faisant on détruit tout le complexe argilo-humique*), les animaux
qui divaguent en liberté partout (surpâturage)...
Le problème est crucial. En effet, pas besoin d'avoir fait AgroParisTech pour comprendre que nous sommes ici dans une région d'agriculture de survie où les paysans doivent produire s'ils veulent manger à leur faim et nourrir leur famille.
Le problème est crucial. En effet, pas besoin d'avoir fait AgroParisTech pour comprendre que nous sommes ici dans une région d'agriculture de survie où les paysans doivent produire s'ils veulent manger à leur faim et nourrir leur famille.
Les animaux divaguent en liberté et broutent ce qu'ils peuvent pour survivre |
Le problème de l'utilisation abusive et exclusive des engrais est encore venu compliquer la donne (ne pas oublier que l'Afrique est un gros marché pour les producteurs d'engrais). Il y a quelque fois beaucoup d'impuretés dans ces engrais qui tuent le sol. Ajoutés à cela les traitements avec les pesticides (le coton est traité deux fois par an avec un produit interdit depuis 15 ans) et vous avez une idée du tableau : la terre n'en peut plus et devient de plus en plus stérile.
De sa concession (maison), cette villageoise peut voir les cultures pousser. Dans quelques mois, on ne reconnaîtra plus le paysage. |
La bonne nouvelle est que ce processus est réversible. Il faut deux à trois ans pour « réparer » un sol et le faire revivre. Le gouvernement togolais a fait des foires pour sensibiliser les populations à la culture bio. Il y a des méthodes qui sont déjà mises en pratique. Sans entrer dans les détails, le paysan doit maintenant apprendre à combiner modernisme et savoir traditionnel. .
Cette sensibilisation est le travail actuel de Salifou, notre expert agro et membre du RCD **, et de Michael, le peace corp. Le rôle de la plantation communautaire que nous avons financée et dont nous vous parlions dans l'avant-dernier billet, est essentiel. Le paysan est comme St Thomas, il a besoin de voir pour croire ! Lorsqu'il verra que le système de compost fonctionne et lui évite l'achat d'engrais, il reproduira le schéma chez lui.
Cette éducation environnementale est essentielle afin que les populations comprennent ce qui arrive. C'est un sacré challenge mais faire revivre les terres permet de lutter contre l'exode rural et est une solution à long terme pour assurer des revenus plus stables aux populations. On peut même se projeter encore plus loin dans l'avenir : pourquoi pas, à terme, obtenir une certification de « maïs du plateau » de même que cela existe déjà pour la pintade de la Savane, gage de qualité. Quelle consécration alors !
Concluons donc ce billet sur cette note d'espoir et si vous voulez, vous pouvez mettre virtuellement les mains dans le compost en regardant les photos ci-après.
Salifou explique comment faire le compost
On ensemence avec des champignons
Et hop ! Après quelque temps, on a un beau tas de compost 😊
* structure formée d'argile et d'humus qui retient les éléments essentiels à la plante
** Rotary Club de Dapaong
Cet article me rappelle le film Demain ( je vous le recommence expressément) L'état de notre environnement est globalement mauvais mais il est encore temps de réagir ensemble ! Coup de pousse nous offre l'occasion d'avoir un impact réél et direct. Alors on fonce et on aide !
RépondreSupprimerbonsoir Florence et merci pour ce complément. Il faut juste écrire "complexe argilo-humique" au lieu de "complexe argilo-humide". Bon courage pour la suite.
RépondreSupprimerC'est corrigé. Merci Salifou.
Supprimer