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jeudi 30 janvier 2014

Vers Dapaong




 
Nous partons de Ouagadougou dès le matin pour Dapaong, au nord, dans la Région des Savanes, où nos amis du Rotary club nous attendent. Patrick nous a promis des routes défoncées et nous nous attendons à être secoués comme des pruniers. Mais, mis à part le tout début de la route où, effectivement, même avec ce gros 4x4, nous sommes ballottés dans tous les sens, la route sera un long ruban de bitume presque impeccable. En fait le Togo a été sous embargo de l'UE pendant longtemps. Cet embargo est partiellement levé depuis peu, et les fonds ont permis au pays d'améliorer ses infrastructures (pour en savoir plus sur l'embargo cliquez ici). Jusqu'ici le nord du Togo, était complètement enclavé à causes d'accès trop difficile, voire impossible en saison des pluies.


 La banlieue de Ouaga est interminable. De chaque côté de la route, des petites bâtisses, en terre ou en dur, abritent des familles qui y vivent et survivent. Une activité commerciale intense règne. Il semble qu'on vend de tout, à manger, du pain, des carottes... mais aussi des pneus (il y tellement de motos et de vélos), de la ferraille, etc. Et puis de temps en temps, sur le bord de la route des vendeurs proposent des bouteilles de liquide. Je me demande ce que c'est pendant plusieurs kilomètres. Cela fait penser à du jus de pomme (au Togo ???) mais renseignements pris c'est de l'essence ! (Précisons que beaucoup d'étals ne proposent que des bouteilles et non des bidons, comme sur la photo, ce qui m'aurait quand mis la puce à l'oreille). Il parait que c'est la même chose en Asie. Comment cela n'explose pas avec cette chaleur reste un mystère.



Mon jus de pomme togolais !

Le passage de la frontière se fait sans histoire et nous sommes enfin au Togo. C'est un passage de frontière à opérations multiples. Il faut sortir le véhicule du Burkina Fasso, sortir les personnes, entrer le véhicule au Togo et ensuite entrer les personnes. Tout se fait en quatre opérations distinctes et à des lieux séparés. Cette frontière semble être un haut lieu d’échanges. Il y a des dizaines et des dizaines de camions arrêtés. Les conducteurs sont équipés et dorment par terre à côté du camion sur des lits de camp sommaires. Ils attendent quoi ? On ne sait pas, mais probablement que la paperasserie se fasse.





Le spectacle est hallucinant. les camions sont chargés au delà du maximum et, sur la route rectiligne, au milieu de cette terre rouge et aride, on pense irrésistiblement au Salaire de la peur, ce vieux film de Clouzot avec Yves Montand et Charles Vanel. Les amortisseurs souffrent et, dans certaines descentes importantes, des hommes marchent ou courent à côté du véhicule, des pierres à la main, prêts à mettre des cales si les freins lâchent. On voit régulièrement des camions arrêtés ou renversés sur le bord de la route. 






Mais la route est le moyen de transport et il est ahurissant de voir ce que les togolais arrivent à mettre dans et sur une voiture. Nous verrons une camionnette comme celle ci-dessous avec au moins douze ou quinze personnes dedans, les passagers n'ayant pas de place assise, debout, se tenant comme il pouvent. Ah, oui ! J'oublie un détail : le van roule portes arrières grandes ouvertes et avec quatre motos, plus bagages sur le toit !

 



Nous arrivons à Dapaong en milieu d'après-midi. Nos amis togolais du Rotary club nous attendent.
Le Rotary club de Dapaong est notre correspondant togolais. Ce sont eux qui nous aideront à cerner les besoins des villageois et à mettre en œuvre les projets.

On en parle et nous vous les présentons dans le prochain billet. Fini le tourisme, nous passons à l'objet de ce voyage  !

lundi 27 janvier 2014

Premier voyage au Togo

Il est 5h50, mercredi 22 janvier. Nous venons d'atterrir après un court séjour de cinq jours, dont deux à voyager, au Togo. 

Ce fut court certes, mais cela fut aussi très dense et nous revenons avec des idées et des projets plein la tête. Il y a tant à dire, justement, qu'on ne sait par où commencer. Mais une chose est certaine : nous sommes au début d'une grande aventure ! Une aventure dont nous allons écrire l'histoire à plusieurs mains, blanches et noires emmêlées, les uns après les autres, ensemble ou séparées mais toujours coordonnées.

Je vais essayer de vous raconter cette histoire. C'est une aventure qui commence alors forcément, je n'en connais que le début.

 

5 jours avant

Tamanrasset, Tombouctou, Ougadougou... des noms de villes mythiques qui défilent sur la carte du plan de vol Air France. Nous sommes en route pour le Togo, via Ougadougou, (Ouaga pour les locaux). Nous sommes trois, Patrick le président de coup de pousse, Aline, son épouse, la trésorière de l'association, et moi, qui ne suis jamais venue en Afrique. Aline y a déjà fait un séjour mais n'est jamais venue au Togo. Patrick en est à son cinquième séjour et c'est donc le routard du groupe. Il nous a promis des chaleurs infernales et des routes défoncées.
 

Nous atterrissons le soir. Dans la nuit qui tombe on perçoit une poussière jaune qui enrobe tout et jaunit même le ciel. Poussière et pollution forment un nuage sur la ville. Les formalités sont tatillonnes et aussi minutieuses que lors de mon dernier voyage aux US : photo avec ce petit appareil qui ressemble un drone de science fiction et empreintes des doigts des deux mains. Mon carnet de vaccination est à peine survolé. Par contre les sourires sont généreux et souvent accompagnés de cette jolie expression « bonne arrivée ». Nous l'entendrons souvent,  jamais « bienvenus » tout seu mais « soyez les bienvenus », dit avec cet accent chantant si caractéristique.

Nous ne voyons de Ouaga que l'aéroport et quelques rues extrêmement actives. En fait, on me prévient qu'il n'y a pas grand-chose à voir. Ouaga vue de près perd un peu de sa légende. Direction l'hôtel où nous dînerons également. Nous avons loué un 4x4 avec chauffeur. Au delà de la fatigue à conduire sur des mauvaises routes, il faut prendre en compte le fait qu'en cas d'accident nous serons considérés toujours en tort, quelque soit le problème. Le chauffeur s'impose donc. Le nôtre conduit parfaitement et est très sympathique.

La première nuit en Afrique sera calme. La moustiquaire est bien en poste. Le plus difficile est de se rappeler de ne pas utiliser l'eau, jamais, même pour se brosser les dents. Attention à ne pas boire l'eau sous la douche non plus. Ne pas manger ce qui n'est pas été emballé industriellement au risque d'avoir été souillé. Vérifier que l'eau minérale apportée est bien encore cachetée. Impossible d'acheter quoi que cela soit sur les marchés (sauf des bananes protégées par leur peau). Aline et moi en baroudeuse novices et prudentes avons apporté des draps de sacs de couchage, une taie d'oreiller et une serviette de toilette. Cela ne sera jamais utile. La nuit sera calme mais brève, interrompue à 5h un appel à la prière long et sonore.

Demain nous partons pour Dapaong, la ville de la Région de Savanes...
                                  
à suivre...

Pour en savoir plus

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