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lundi 30 mars 2015

coup de pousse et les doudous dodus tout doux


Une jolie collection

C'est une grand-mère petite et toute frêle qui est arrivée chez moi et m'a dit « Tiens, j'ai fait cela pour coup de pousse ! ». Cela, c'était une quinzaine de jolis doudous dodus et multicolores : « J'ai pensé que tu pourrais les vendre pour le Togo. »  
Ce don simple et touchant, et totalement inattendu, d'une grand-mère qui a du temps et qui veut en faire profiter les autres m'a beaucoup émue. Il nous rappelle la confiance que vous nous accordez. Merci !

Mes doudous dodus






Il y a des grands et des petits, ils sont tous différents et font entre 15 cm et 40 cm de haut.






Ils sont rose, bleu ciel, vert pâle ou rouge et 100% lavable (il faut juste retirer le nœud de satin).




Il y en a un tout petit...









... et puis aussi un clown tout bariolé.








Si vous aimez les doudous dodus de cette grand-mère si patiente (un doudou demande trois jours de travail), vous pouvez en acheter un pour faire un cadeau... ou le garder pour vous ! Le prix ? À vous de voir, ma petite grand-mère suggérait 15€... ou plus si vous le désirez. Le port sera gratuit.
Envoyer un mail à Florence en nous disant ce que vous souhaitez. Nous vous enverrons alors votre joli doudou tout doux.



mardi 24 mars 2015

De la brume londonienne à la poussière de la savane...


Merci enfants du monde UK !


 

Tous les mercredis, qu''il vente ou qu'il pleuve, elles marchent. Pas après pas, semaine après semaine, elles alimentent la caisse d'Enfants du monde UK, en versant 10 £ à chaque sortie.


 

Enfants du monde UK, qui sont-ils ?

L'automne, elle marchent...

Enfants du monde UK est une association issue des rencontres successives qui jalonnent la vie de Priscille, sa fondatrice. Quelques années d'expatriation et une sensibilité envers les enfants défavorisés qui n'ont pas la chance d'aller à l'école, font le reste. Priscille, donc, habite quelque temps à Hong Kong et s’investit dans une grosse association où elle joue un rôle actif. Puis le travail de son mari la fait rentrer à Londres avec sa famille. Mais elle ne trouve pas son compte dans cette grosse association qui la déçoit : de l'argent mal utilisé, des décisions prises sans concertation, des responsabilités diluées qui laissent une impression de gros gâchis. Priscille reprend sa liberté mais elle reste sur sa faim. 
Elle crée alors Enfants du monde UK en 2005. Toujours tournée vers l'éducation, l'association veut être en prise directe avec le receveur du don.
Alors, lorsqu'une amie commune lui parle de notre ONG, Priscille accroche tout de suite. Le principe « 1€ de don c'est 1€ affecté au bénéfice des villageois », lui plait. En effet, à Enfants du monde UK, ils connaissent l’origine de chaque livre (£) donnée, et ils savent que c'est dur de lever des fonds. Ils veulent savoir comment l'argent est utilisé car ils se sentent totalement responsables des dons qui leur sont faits. 

 

 

Elles marchent l'hiver...

  Enfants du monde UK, comment cela marche*


À l'occasion du café de rentrée de Londres accueil (un groupement qui rassemble des français expatriés à Londres) l'association est présentée avec toutes les autres. Cela permet de toucher les personnes qui n'ont plus ou pas d'enfants au Lycée Français de Londres. On peut donc dire que l'association a aussi une fonction sociale qui permet de mettre en contact des personnes qui n'auraient autrement pas beaucoup de chance de se retrouver.

 * (heuuu... l’impétrante qui écrit ces lignes a fait ce jeu de mot facile sans même s'en rendre compte !




Elles marchent au printemps...



Après, c'est tout simple : on s'inscrit aux marches du mercredi, ponctuellement ou pour l'année, et
chaque mardi, hop ! on reçoit un mail avec le lieu de rdv et le programme de la marche du lendemain (15 km à 25 km). Pique-nique tiré du sac et 10£ à prévoir pour la participation. Tout l'art de Christine, la responsable des sorties, est de gérer avec doigté, finesse et expérience... la météo !








Et elles bronzent en été !
 

 

 

 

Enfants du monde UK et coup de pousse


En 2014 Enfants du monde UK a participé à la construction de la cantine de Nagou et en 2015 ils sont partie prenante dans la construction du bâtiment de l'école primaire du village. Cette participation représente des milliers de pas mis bout à bout et coup de pousse est extrêmement fier d'avoir réussi à susciter cette confiance et d'autant plus encouragé à continuer dans la voie qu'il s'est tracée.










 
 En savoir plus sur Enfants du monde UK



mardi 17 mars 2015

La Stratégie avancée et Nagou qui fait la tête.


Un habitat dispersé qui oblige à de longs trajets à pieds pour avoir accès aux soins

 

Les USP

L'accès aux soins est donc très difficile pour les villageois. 
Ces dernières années l'état togolais a introduit une notion nouvelle : si le malade ne peut aller vers la Santé, c'est elle qui ira vers lui. C'est ce qu'il appelle la Stratégie avancée, avec les USP * qui sont des postes avancés des hôpitaux dans la savane. Pas encore de quoi triompher car dans l'USP il n'y a qu'un infirmier, une matrone (sage-femme) et deux auxiliaires de santé (équivalent de nos secouristes). Mais au moins ce personnel est diplômé, qualifié et dispo 24h/24h. 


USP de Bogou dont dépend Nagou


Malgré tout, ces USP sont loin, parfois très loin. De Nagou, Patrick et moi sommes allés à Bogou dont dépend le village. Nous l'avons fait à pied, leur moyen de locomotion habituel. Il a fallu une heure en marchant d'un bon pas, par un sentier caillouteux et escarpé. J'ai essayé d'imaginer une femme enceinte, faisant la route pour une consultation prénatale. Du grand délire ! Au Togo, on se débrouille mais c'est rude, très rude. Alors les grossesses ne peuvent pas être suivies, la croissance des enfants non plus, les accouchements se font dans des conditions intolérables (les femmes descendent à moto par la route vers l'USP si elles peuvent, sinon y vont à pied). Comme si leur quotidien n'était pas assez difficile comme cela ! 


Séverin explique le centre de consultations de Stratégie avancée

 

 

Une salle de consultation pour le Plateau

L'idée que développe Séverin est de poursuivre la Stratégie avancée en construisant une salle de consultations sur le plateau. Le personnel soignant y monterait une fois ou deux fois par mois et ferait les consultations sur place. L'objet de la réunion de ce samedi à Boré avec les auxiliaires de santé des villages (un par village), les chefs de villages et chefs des comités du développement villageois (CVD) est donc de leur expliquer clairement la situation. Il faut choisir judicieusement le lieu de construction de cette salle de consultations afin que dans quelques années (deux, trois ?) l'état togolais la transforme et construise une USP qui desserve tout le Plateau. Une USP a besoin d'un forage à moins de 300m qui lui soit exclusivement dédiée et elle doit être facile d’accès. Ensuite l'état a besoin de... statistiques qui justifient la construction du bâtiment et les salaires du personnel à payer.


Les vieux du village de Boré

 

Nagou, le mauvais élève

Deux jours avant la date de la réunion, nous avons consulté les quatre villages sur le sujet : Djapak, Boré, Lockpergou et Nagou. Nous nous sommes assurés de leur adhésion au Pacte d'aide aux villageois, nous sommes enquis de leurs besoins spécifiques, et leur avons demandé s'ils s'étaient mis d'accord tous les quatre pour trouver un terrain adéquat pour construire la salle de consultation (nos amis rotariens avaient préparé le terrain). À Nagou, nous avons senti des tensions. Nagou se comporte en village capricieux et gâté : querelles de clochers, politique, fortes têtes, familles influençables, tout se mélange pour faire que Nagou décrète qu'il n'est pas d'accord sur l'emplacement choisi. En fait, on s'aperçoit que le village ne veut pas nous partager avec les autres et fait de la résistance à la nouvelle politique de communauté de communes. 


Dans le reste d'un champ de coton : sèche-linge 100% développement durable


Nous sommes un peu déçus. Il nous semblait que  Nagou avait jusque là montré une belle cohésion et un bel esprit communautaire. Didier, notre contact rotarien, est furieux après eux et leur dit qu'ils devraient avoir honte. Car en plus, les villageois n'ont pas presque pas participé aux travaux communautaires de la construction de l'école non plus, entorse flagrante à leur partie du contrat. La discussion tourne en rond et nous partons en claquant la porte (virtuelle car nous sommes sous le manguier !)
Malgré tout cela, nous sommes persuadés qu'ils seront à Boré pour la réunion de samedi avec Séverin. Séverin est médecin et ce n'est pas tous les jours qu'un médecin se déplace pour eux, et puis le projet est important.


Centre du village de Boré


Mais samedi, personne de Nagou. Les trois autres villages sont présents. Finalement, nous faisons jouer le principe démocratique et le projet continue d'avancer. Nagou pourra revenir quand il veut, pas question de lui fermer la porte, mais on ne bloque pas tout à cause de lui.
Séverin inspecte le terrain choisi. Le forage est à 250m, ce n'est pas l'idéal mais cela passera sans doute. Boré est bien placé par rapport aux autres villages et sa situation est centrale. La route n'est pas loin mais elle est en très mauvais état. Nous sommes arrivés en 4x4 et heureusement Kader, notre chauffeur, conduit très bien. N'ayant jamais fait que du tout-terrain de citadins-qui-veut-se-faire-des-frayeurs-sur des-chemins-de-terre, je suis atterrée par son état. Il y a un gros travail de cantonnier pour l'améliorer. Ce sera le premier test de la bonne volonté communautaire des villageois. Nous prévoyons de fournir pelles, barres à mines et brouettes + consultation technique d'un spécialiste et hop ! le projet va pouvoir démarrer. L'administration togolaise a toujours des expressions très imagées pour toutes les situations. Ce genre de travaux est appelé THIMO : très haute intensité de main d'œuvres. Une appellation tout à fait justifiée !

Moment de détente : Patrick essaie de lance-pierre du CVD de Boré. Les oiseaux n'ont pas eu trop peur !

 Pour décevant qu'ait été le comportement de Nagou, on retiendra l'attitude positive et soudée des trois autres villages (en réaction à celle de leur voisin ?). Et puis, malgré leur refus de participer à la réunion à Boré, il semble que la position des villageois de Nagou se soit un peu assouplie. Nous avons appris que le samedi de la réunion, ils avaient repris les travaux communautaires qui leur incombaient pour la construction de leur école primaire. 
On ne peut trop leur en vouloir : Clochemerle, on connait aussi en France. Alors pas de raison qu'on ne surmonte pas cette difficulté !


* USP : unité de soins périphériques l'équivalent de nos anciens dispensaires


vendredi 6 mars 2015

Aperçu de la santé dans la Région des Savanes


 
 le Plateau


Préambule 

 Au fil des derniers mois, nous nous sommes aperçus qu'il n'était ni sage ni pertinent de ne s'occuper que du village de Nagou. coup de pousse aide donc maintenant au développement des 4 villages situés sur le plateau rocheux : Nagou, Boré, Djapak et Lokpergou. Faute de nom géographique déjà existant, nous appelons cette entité le Plateau.

La santé

Parmi les cinq priorités de coup de pousse, la santé est le domaine dans lequel nous avons le moins avancé, pour ne pas dire pas du tout. En effet en 2014, nous avons lancé plusieurs chantiers à la fois, l'eau et l'éducation tout en travaillant sur les AGR avec l’exploitation des grottes, mais nous avons laissé la santé de côté. Plusieurs raisons à cela. La première, d'ordre plutôt pratique, est que nous ne pouvions pas tout faire à la fois. Ensuite la santé est du domaine de l'état et des expériences antérieures privées ont été des catastrophes. Enfin il faut bien avouer que nous ne savions pas par quel bout prendre le problème. Un des objectifs du voyage de février dernier est donc de travailler sur le sujet.


Descente à l'USP de Bogou, une des USP qui dessert le plateau. Une heure de marche d'un bon pas sur un sentier de chèvres

En bref, dans la Région des Savanes, le système de santé togolais est organisé de la façon suivante  (et dans tout le Togo c'est la même chose) : un centre régional hospitalier (CHR, strate administrative hospitalière disparue en France où nous n’avons plus que des CHU) qui gère des unités de soins périphériques (USP) disséminées sur le terrain. Une USP est un petit bâtiment, une sorte de dispensaire de campagne. S'y trouvent un infirmier, diplômé d'état, une matrone (sage-femme) et deux auxiliaires de santé. L'USP est ouverte 24h/24. Une USP coûte 100 000 € à construire et c'est du ressort de l'état, pas d'une modeste ONG comme la nôtre. 

Autre vue du même sentier de chèvres

Mais malgré cela, il y a bien quelque chose que nous devons pouvoir faire ! Une aide inespérée pour s'attaquer au problème est venue du RCD*, par un nouveau contact dont nous n'avons pas encore parlé. Nous vous avons présenté précédemment Anani, vétérinaire, l'un de nos trois contacts avec le RCD. Anani a été remplacé récemment (il est très pris et a beaucoup moins de temps à nous consacrer) par Séverin Kombate, médecin et donc une perle rare dans la Région des Savanes.

Séverin reçoit des mains de Christian un pousse-seringues qui sert aux perfusions. Christian est technicien de bloc-opératoire et nous a accompagné lors de notre dernier voyage, fin février.

Séverin, un médecin togolais

Séverin est médecin généraliste. Comme en France, ses études durent 7 ans. Originaire de la ville de Dapaong il va à l'université de Lomé, la capitale, tout au sud du pays. Il se spécialise en pédiatrie. Dans la région des Savanes (à peu près 700 000 hab.) il n'y a qu'un seul pédiatre qui est au CHR de Dapaong. Séverin, lui, travaille au service pédiatrique de l'hôpital de Yendubé, privé et d'origine catholique, créé en 1962 pour les enfants. Il rejoint le RCD en 2013, c'est donc un petit nouveau au Rotary ! Lorsque je l'ai interrogé pour écrire ce billet, Séverin a utilisé des mots que l'on n'ose quelque fois plus prononcer sous peine de se faire railler. Il a parlé de sacrifice de soi, d'aide aux autres, de donner. La fraternité et l'amitié entre les membres l'ont attiré au RCD, il regrette juste que celui-ci ne soit pas plus visible, plus convaincant pour rallier de nouveaux membres.
J'ai rencontré un homme calme, qui parle d'une voix douce et ne semble jamais s'énerver. On sent qu'il hésite à se mettre en avant mais montera au créneau sans problème si c'est pour défendre une cause qui lui tient à coeur. C'est donc avec son aide, son soutien et ses conseils que nous allons pourvoir faire quelque chose dans le domaine de la santé pour les populations du Plateau.

Séverin nous montre le système pour peser les très jeunes enfants


Dans le prochain billet, nous verrons quelles solutions Séverin nous proposera : la Stratégie avancée. Puis nous montrons sur le Plateau pour une réunion avec tous les acteurs de la santé, chefs de villages, chefs des comités du  développement villageois (CVD) et auxiliaires de santé. Tous ? Non, en fait il manquait un village, Nagou qui... boudait !



* RCD : Rotary Club de Dapaong


Pour en savoir plus

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