Message sibyllin ! |
Le vol est sans histoire. Notre destination finale est Dapaong, au nord du Togo, mais nous atterrissons toujours à Ouagadougou et faisons le reste du trajet, 300 km, en voiture. C'est plus court que de passer par Lomé et de remonter tout le pays. Et comme le vol Air France nous fait arriver le soir, la première nuit se passe à Ouaga (faisons local et laissons tomber dougou !).
L'hôtel choisi est le premier sur la liste de TripAdvisor. Un message sibyllin est accroché au dessus de la porte. Encore aujourd'hui je ne comprends pas ce que cela veut dire. Cela ressemble aux traductions faites par Google.
L’hôtel est un peu excentré et est le long d'une lagune. Sa terrasse offre une vue surprenante. Un peu fatiguée et encore déboussolée par l'environnement, je me frotte les yeux car je vois un homme marcher sur l'eau. L’impression est saisissante. Mais en fait l'explication est simple : l'eau est très peu profonde et les premières pluies ont beaucoup étendu cette petite lagune.
Devant nous une femme puise de l'eau pour arroser son potager. Plus loin nous voyons deux autres femmes sarcler avec des houes rudimentaires, à peine différentes de celle que nous verrons dans le musée de la Région des Savannes. Trois petits enfants se baignent dans une mare. À quelques mètres, deux zébus, leur bois entremêlés, luttent front contre front.
Il fait très chaud et le soleil disparait. Le jour tombe vite en Afrique. Nous rentrons dans le lobby et sommes transportés alors un demi siècle en arrière, l'impression d'avoir fait irruption dans un film. Il fait presque nuit et une lumière jaune et avaricieuse est diffusée çà et là par quelques lampes. Cette lumière glauque rend encore plus tristes les meubles en bois vernis et sombres. Sur le mur, des trophées de chasse, des têtes de buffles et d’animaux inconnus. Les ventilateurs brassent un air chaud et humide et dans un coin, la télévision diffuse une vieille série avec Roger Hanin, une histoire de gangsters : musique hollywoodienne et femmes impeccables en robe de cocktail. Un homme est assis et suit distraitement l’épisode.
Nous connectons au wi-fi et sortons du film. Ouf ! Nous voici revenus au XXIᵉ siècle !
Le matin suivant sous les yeux indifférents des omniprésentes pintades, nous partons pour Dapaong, conduits par Kader, le même chauffeur que lors des voyages précédents.
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