Des ornières qui deviennent fondrières et rendent indispensables les 4x4 pour se déplacer dans la Région des Savanes |
Ce dernier week-end de Pentecôte a été riche en épisodes climatiques calamiteux : orages spectaculaires, grêles destructrices et pluies diluviennes. Les chanceux se trouvant dans l'est n'ont pas eu à se plaindre mais les parisiens n'ont pas été à la fête. Sur l'ensemble du territoire, lundi, les services d'incendie et de secours ont été sollicités plus de deux mille
fois, pour déblayer les voies, réparer et bâcher les toitures
endommagées par le vent et la grêle et intervenir dans les maisons inondées. Tout cela n'est pas inhabituel mais reste rare. Et puis nous, en France, dans ces cas -là, nous avons le 15 : «... Vous savez demandé les pompiers... ne quittez pas... »
Pour nos amis togolais, la pluie, c'est le signe de vie, de reprise des cultures et pour eux, des pluies diluviennes, ce n'est ni rare ni inhabituel. Et pas de 15, juste la communauté pour aider.
Rappel : il n’y a qu’une saison des pluies dans la moitié nord du pays, plus élevée en altitude, où se trouve Nagou, contre deux au sud, plus plat. Dans cette région de climat subsaharien semi-aride, on ne distingue donc que deux
saisons : une saison des pluies entre mai et octobre, et une saison
sèche entre novembre et avril.
À Paris, en fin de week-end, on pouvait aussi parler de mousson tellement l'humidité était suffocante. Alors il vous faut imaginer cela à Nagou pendant des jours et des semaines, presque toute la durée de la saison des pluies. Oh, il ne pleut pas tout le temps, mais il y a souvent des averses violentes qui noient les paysage et les routes sous de gigantesques mares d'eau. Nous en avons eu un petit aperçu en janvier, lors d'une averse exceptionnelle à cette époque de l'année. En quelques minutes, le paysage est devenu une multitude de flaques d'eau et de boue rouge. La latérite ne boit pas cet excès d'eau qui s'accumule et cause de gros dégâts : routes emportées et cases détruites. Nagou est sur un plateau et risque moins ces inondations destructrices. Ces dernières années la route pour accéder au pied du plateau s'est beaucoup améliorée. On monte à Nagou par un long ruban bétonné qui semble indestructible. Il m'a fait penser aux plaques de l'autoroute du Sud qui nous secouent dans tous les sens depuis des années. Mais au moins ce béton a l'air solide et moins sujet à être emporté.
Mais on ne peut parler de la saison des pluies sans ajouter que, bien que nous n'en ayons vu que le tout début, la transformation brutale de la nature est un phénomène fascinant. Les rouges de la terre et les verts, tendres et violents à la fois, sautent aux yeux et vous font aimer ces paysages qui deviennent éclatants de beauté sauvage.
Cette nature si proche et si belle mais qui reste malgré tout si dangereuse pour celui qui ne se méfie pas.
Cette nature si proche et si belle mais qui reste malgré tout si dangereuse pour celui qui ne se méfie pas.
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