Nous partons de Ouagadougou dès le matin pour Dapaong, au nord, dans la Région des Savanes, où nos amis du Rotary club nous attendent. Patrick nous a promis des routes défoncées et nous nous attendons à être secoués comme des pruniers. Mais, mis à part le tout début de la route où, effectivement, même avec ce gros 4x4, nous sommes ballottés dans tous les sens, la route sera un long ruban de bitume presque impeccable. En fait le Togo a été sous embargo de l'UE pendant longtemps. Cet embargo est partiellement levé depuis peu, et les fonds ont permis au pays d'améliorer ses infrastructures (pour en savoir plus sur l'embargo cliquez ici). Jusqu'ici le nord du Togo, était complètement enclavé à causes d'accès trop difficile, voire impossible en saison des pluies.
La banlieue de Ouaga est interminable. De chaque côté de la route, des petites bâtisses, en terre ou en dur, abritent des familles qui y vivent et survivent. Une activité commerciale intense règne. Il semble qu'on vend de tout, à manger, du pain, des carottes... mais aussi des pneus (il y tellement de motos et de vélos), de la ferraille, etc. Et puis de temps en temps, sur le bord de la route des vendeurs proposent des bouteilles de liquide. Je me demande ce que c'est pendant plusieurs kilomètres. Cela fait penser à du jus de pomme (au Togo ???) mais renseignements pris c'est de l'essence ! (Précisons que beaucoup d'étals ne proposent que des bouteilles et non des bidons, comme sur la photo, ce qui m'aurait quand mis la puce à l'oreille). Il parait que c'est la même chose en Asie. Comment cela n'explose pas avec cette chaleur reste un mystère.
Mon jus de pomme togolais ! |
Le passage de la frontière se fait sans histoire et nous sommes enfin au Togo. C'est un passage de frontière à opérations multiples. Il faut sortir le véhicule du Burkina Fasso, sortir les personnes, entrer le véhicule au Togo et ensuite entrer les personnes. Tout se fait en quatre opérations distinctes et à des lieux séparés. Cette frontière semble être un haut lieu d’échanges. Il y a des dizaines et des dizaines de camions arrêtés. Les conducteurs sont équipés et dorment par terre à côté du camion sur des lits de camp sommaires. Ils attendent quoi ? On ne sait pas, mais probablement que la paperasserie se fasse.
Le spectacle est hallucinant. les camions sont chargés au delà du
maximum et, sur la route rectiligne, au milieu de cette terre rouge et
aride, on pense irrésistiblement au Salaire de la peur, ce vieux
film de Clouzot avec Yves Montand et Charles Vanel. Les amortisseurs
souffrent et, dans certaines descentes importantes, des hommes marchent ou courent à
côté du véhicule, des pierres à la main, prêts à mettre des cales si les freins
lâchent. On voit régulièrement des camions arrêtés ou renversés sur le bord de la
route.
Mais la route est le moyen de transport et il est ahurissant de voir ce que les togolais arrivent à mettre dans et sur une voiture. Nous verrons une camionnette comme celle ci-dessous avec au moins douze ou quinze personnes dedans, les passagers n'ayant pas de place assise, debout, se tenant comme il pouvent. Ah, oui ! J'oublie un détail : le van roule portes arrières grandes ouvertes et avec quatre motos, plus bagages sur le toit !
Nous arrivons à Dapaong en milieu d'après-midi. Nos amis togolais du Rotary club nous attendent.
Le Rotary club de Dapaong est notre correspondant togolais. Ce sont eux qui nous aideront à cerner les besoins des villageois et à mettre en œuvre les projets.
On en parle et nous vous les présentons dans le prochain billet. Fini le tourisme, nous passons à l'objet de ce voyage !